Note d’intention

L'espace, silencieux, infini, miroir de nos élans et de nos limites.

Terre à L'Horizon interroge le spatial Européen pour en faire émerger un nouvel imaginaire. Le film part à la rencontre d'ingénieurs, chercheurs, décideurs – tous porteurs d'un rêve d'enfant. Un rêve de fusées et de planètes qui rencontre aujourd'hui contradictions, intérêts industriels et compromis politiques.

Nous avons voulu remonter le fil de ce rêve. Du dessin d'enfant au plan 3D d'un satellite, des slogans d’une manif à la voix posée d'une astrophysicienne. D'une génération qui questionne à celle qui cherche des réponses.

Le film avance comme une enquête poétique. Il commence dans l'enthousiasme – celui d’enfants aux yeux pleins d'étoiles – puis traverse les rouages du réel : usines, centres de contrôle, assemblées, observatoires, laboratoires. On y parle de trajectoires orbitales mais aussi humaines. On redéfinit les activités spatiales au-delà de leur image vitrine : télécommunications, observation de la Terre, défense.

L'espace est autant un territoire physique qu’un champ symbolique. Il nous oblige à nous demander: jusqu'où voulons-nous aller, et comment ?

Mais ce film n'est pas un réquisitoire. Il ouvre des chemins, imagine, propose. Lucide mais optimiste, il est né d'un espoir : bâtir un imaginaire spatial où l'émerveillement n'est plus coupé du souci du vivant. Où la quête de l'infini ne se fait plus au mépris du monde. Où les récits des enfants ne sont pas trahis, mais prolongés par les adultes qu’ils deviennent.

Ce que nous cherchons à dessiner n'est pas seulement une fusée ou une carte du ciel. C'est une ligne de crête, une frontière – celle qui sépare l'émerveillement de la fuite, l'innovation du renoncement, le rêve de la lucidité.

Au-delà de ces frontières pourra alors se dessiner un horizon désirable pour nos activités spatiales. Un horizon réconcilié avec la Terre et la vie qu'elle abrite, laissant aux spectateurs un sentiment de retour à la maison.